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Le pop art en quelques mots...



1. Le pop art : à l'origine du mouvement


Parmi les différents mouvements apparus à l'aube des années soixante, trois tendances se distinguent: le «Nouvel Abstractionnisme», le «Pop Art» (nom derivé de l'adjectif popular) et l'«Op Art» (dérivé de optical illusion), qui semblent toutes en réaction contre l'Expressionnisme abstrait, et tentent de combler le fossé qui sépare la vie de l’art en revelant la valeur esthétique des objets communs de la vie quotidienne.

1.1. La première création pop art

On place la naissance du pop art en 1947, donc bien avant son arrivée aux Etats-unis dans les années soixante. La première œuvre considérée comme pop art est un collage sur papier d’Eduardo Paolozzi, I Was a Rich Man’s Plaything (J’étais le jouet d’un riche). On y trouve de l'humour et des rappels de la culture de masse, comme une réclame pour Coca-Cola. Le mot "pop" en haut du collage fut repris ensuite pour la première exposition pop art, à Londres. La pin-up est entièrement ancrée dans l'image de la femme rêvée d'après-guerre. La pin-up, le bombardier américain (notez l'étoile de l'US Air Force) et le logo de Coca-Cola donnent un style américanisant à l'œuvre, mais rappellent aussi le prestige dont jouit ce pays dans les esprits d'Europe de l'Ouest après la guerre. Tout cela replace cette œuvre dans l'optique du pop art : la représentation de la culture populaire.

Eduardo Paolozzi : I was a rich man's plaything

Collage sur carton, conservé à la galerie
Tate Modern de Londres, 35,9 x 23,8 cm.

Une autre création fondatrice est le collage Just what is it that makes our today’s homes, so different, so appealing ?(Quel est simplement ce qui rend nos intérieurs d'aujourd'hui si différents, si attractifs) de Richard Hamilton.

1.2. Le principe du pop art

Le pop art utilise et détourne les objets liés à la société de consommation en récupérant les codes de la publicité et de la culture populaire. Ce n'est pas une promotion de la société de consommation mais un témoignage présenté de façon artistique. Les artistes pop art recherchent l'esthétique de ces objets. L'appropriation des codes objets relève du jeu pour le créateur.

Les créateurs pop art nous parlent de leur art :
- Richard Hamilton : le pop art est "populaire, éphémère, d'un oubli facile, bon marché, produit en série, destiné à la jeunesse, spirituel, sexy, superficiel, séduisant, lié aux grosses affaires".
- Andy Warhol, surnommé Pape de la pop oppose le pop art à l'expressionnisme abstrait : "Les artistes pop faisaient des images que tous les passants de Broadway pouvaient reconnaître en un quart de seconde : des bandes dessinées, des tables de pique-nique, des pantalons, des personnes célèbres, des rideaux de douche, des réfrigérateurs, des bouteilles de Coca... Toutes ces choses modernes formidables, que les expressionnistes abstraits s’efforçaient de ne surtout pas remarquer."

L'expressionnisme abstrait est un courant pictural qui apparaît après 1945, et qui vise à représenter les pensées par des formes abstraites et des couleurs variées. L'accent est mis sur l'expression spontanée de l'artiste. Le pop art, par sa figuration du matérialisme et par son sens, est à l'opposé de l'expressionnisme abstrait.

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2. Le pop art anglais : plusieurs états pour un même nom



2.1. 1953-1958 : les nouvelles technologies

Les thèmes sont inspirés des nouvelles technologies avec pour artistes importants Paolozzi, Banham, Hamilton et Mac Hale. En 1956, ils participent à l'exposition « This is tomorrow » à la White Chapel Art Gallery. Avec John Voelcher, ils construisent un assemblage d’architecture avec sol mou, fausse perspective, dont l’extérieur était couvert de motifs empruntés à la culture populaire. Richard Hamilton présente en même temps son collage Just what is it that makes our today’s homes, so different, so appealing ? (Quel est simplement ce qui rend nos intérieurs d'aujourd'hui si différents, si attractifs).

Hamilton : œuvre fondatrice, just what is...


Collage, 1956, 26 x 25 cm, collection privée
de M. Georg F. Zundel, à Tübingen (Deutschland).

En 1957, il présente Hommage à la Chrysler Coporation et Elle a une plantureuse situation qui érotise les formes mécaniques.

Hamilton : œuvre fondatrice, hommage à la chrysler corporation


Hommage à la Chrysler corporation

Huile, feuille métallique et collage sur bois,

Ddimensions: 1220 x 810 mm, 1957, conservé à la Tate Gallery de Londres.

Il s'intéresse à la relation entre les femmes et la automobiles, fréquemment associés dans la publicité à l'époque. Le centre de l'image peut être vu comme une femme, identifiable par ses lèvres rouge et son soutien-gorge. Elle caresse une voiture brillante.


2.2. 1953-1958 : l'influence américaine

Paolozzi, Mac hale et Hamilton restent figuratifs mais un nouveau groupe d’artistes se constitue avec parmi eux Richard Smith, Peter Blake et Jon Thompson. Ils annexent les grands formats propres à l’art abstrait américain et ont recours à la culture populaire des Etats-U considérée comme plus vivace. Coleman nous dit :
"l’identification à l’environnment des mass média est une démarche capitale pour ces peintres ".
Les artistes de cette période sont intéressés par la modification de la perception de la réalité par la présentation des médias..


2.3. 1961-? : l'association à la cité

Cette période débute par la domination d'un groupe d’artistes issus du Royal College of Art. Selon Alloway, ils ont "la volonté commune d’associer leur art à la cité en utilisant des objets typiquement urbains, y compris graffiti et images des mass médias." On compte parmi eux Billy Apple, Patrick Cawlfield, Allen Jones, Peter Philips.

Peter Blake avec son dessin précis, ses assemblages de cartes postales et de photos qu’il collait sur les portes et tables a très certainement contribué à ce renouveau de la troisième génération.

Blake, Tattooed lady


Tattooed lady, 1961, encre et peinture à l'eau. Lieu de conservation inconnu.

Cette génération, selon Philips, a toujours vécu dans le machinisme, la pub et les moyens de diffusion, donc les artistes les utilisent sans y penser. RB Kitaj met en avant le principe du tableau perpétuellement inachevé : tant que l'artiste a les moyens de modifier son tableau, alors le tableau n'est pas achevé.



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